Festival International du film de la Roche sur Yon

Budget : 500 000 euros
Lieu et structure : La Roche sur Yon – EPCCCY / Saturne production
Durée : 7 jours
Nombre de salles : 4/5 salles dans toute la ville
Programmation : 100 films – 200 projections – compétition internationale, rétrospective, sélection thématique, rencontres et débat
Équipe : 50 personnes
Bénévoles : 120
Nombre d’invités : 120
Nombre d’accrédités : 800
Poste occupé : administratrice de production / directrice technique

Missions et responsabilités :

  • définition des besoins techniques et d’embauches
  • embauche et management de toute l’équipe opérationnelle
  • suivi de la régie générale
  • coordination des projections

Quelques notes d’un FIF-85 vu depuis un manège enchanté qui prenait un Grand R. La programmation de 2017 était plus sombre que les précédentes

Certes, il y avait toujours des histoires de famille, de maternité mais on était loin de l’amour fou.
Rien de lumineux toujours un deuil, une complication, de la souffrance, de la douleur, du désenchantement et de la mélancolie qui perlait dans chaque film. 
La seule déclaration d’amour fut celle d’un film pour le cinéma tout entier. 
On a perdu un réalisateur sur le chemin de la gare Montparnasse. 
On a  tremblé pour des KDM, mangé comme des papes et fait le plein d’émotions.
Les seuls à s’en sortir dans cette programmation des âges sombres étaient des bibliothécaires rêveurs, des cosmonautes russes qui ont réussi à faire un résumé de l’histoire de l’âme Russe en un film.

Je vous fais le pitch

Deux russes vont dans l’espace dans une station spatiale faire de la soudure, le ménage, éponger un dégât des eaux, boire de la Vodka en cachette, se les geler parce qu’un russe ne peut pas avoir chaud en racontant des histoires tristes sur la Sibérie. Une fois cela fait, ils sauvent le monde à coups de marteau, font coucou aux américains et rentrent à la maison conduire une LADA en fumant des clopes. Déjà dans Armageddon, c’était un russe alcoolisé et mal rasé qui sauvait l’équipage à coups de marteau parce que le russe règle toujours tout à coups de faucille et de marteau surtout dans l’espace.

Le travail fut inverse à la programmation. 
Lumineux, fluide, souriant, complice. La faute à Emilie, Zober, Marilou, le bus, Antoine, Stéphane, l’équipe du Grand R, Salinas et tout un joyeux aéropage familial…  les bénévoles, le public et la sainte évanescence gondriesque… et les archanges de Sainte Marilou de l’attelle.. Finalement un festival amoureux, joyeux, débridé. Des lieux blancs, un photoCall Bulletproof, des fins de soirées animées. 
Une semaine sous le niveau de la mer à une température idéale pour conserver le vin. 
Une semaine dans l’obscurité protectrice de la cabine de projection. 
Une semaine à faire des expériences culinaires étranges pleines de parfums du Sud… 
Une semaine à découvrir et à avoir envie de passer du temps le long des berges du Douro. 
Une semaine à montrer, projeter, regarder…
Une semaine au bord du monde à vos côtés… dans cette gigantesque cage qu’est le Grand R.

Toujours ce syndrome post event… le retour dans un TGV qui va trop vite pour avoir le temps de se retrouver …  Il va encore me falloir beaucoup de temps pour coller les images aperçues, ressentir ces instants de retrouvailles, ces moments de calme au milieu de l’effervescence. Je pars avec mon stock de films, de sensations, de visages familiers, souriants, de regards complices, de plaisir…  qui me nourrissent chaque année… ce sont mes petits boutons de nacre à moi.

Il est 5h 46 horloge de la SNCF faisant foi 
Je rentre…..
Crevé, 
épuisé, 
heureux, tranquille

Juste en passant un des régisseurs, certes alcoolisé, mais un régisseur tout de même m’a dit : Wilfrid, tu es un excellent régisseur. J’ai rougi.

Je reprends le train, alors que je commence à trouver du charme à la Roche sur Yon.

Texte de Wilfrid Wilbert